3 Sols 1594 . FRAPPE en OR au poids de 2 écus-pistolets. · GENEVA · CIVITAS · 1594 · Ecu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire / · POST · TENEBRAS · LVX ·  Croix à balustres dans un quadrilobe à double bande. 6,69g. Demole 310 (cet exemplaire cité); HMZ -; Fr. 253 (cet exemplaire illustré); Richter Probe 1-292 (cet exemplaire illustré).

Provenance:
Collection Duval-Plantamour, vente Monnaies et Médailles 9 (19 octobre 1937), lot 665.
Collection Nordmann, vente Hess-Leu 25 (17 avril 1964), lot 348.
Vente LHS 101 (23 octobre 2007), lot 76.

Grading/Status: Unique exemplaire connu. Une monnaie remarquable. Superbe exemplaire.

Notes
Cette étonnante monnaie en or a été frappée avec les coins de la pièce de trois sols de l’année 1594. C’est une frappe de prestige absolument unique. Eugène Demole fait remarquer que le Conseil, depuis qu’il a confisqué la régale des monnaies à l’autorité épiscopale en 1536, suit de près les activités de son atelier monétaire et se montre hostile vis-à-vis de toute frappe faite avec des coins qui ne correspondent pas à la valeur de la monnaie. Ainsi il adresse ses remontrances au maître de Monnaie Henri Goulaz lorsque celui-ci frappe un demi-écu d’or avec les coins des quarts et des 2 sols avec les coins des demi-testons. Ce n’est qu’à la fin du siècle que le Conseil se montre moins intransigeant ; le maître de Monnaie produit quelques essais, mais ceux-ci restent excessivement rares jusqu’au XVIIIème siècle. Selon Demole, le poids de ces essais variait et ne correspondait pas à la valeur nominale de la monnaie. Or, le poids de 6,68 grammes de cette monnaie exceptionnelle coïncide avec sa valeur nominale, rendant cette pièce de 2 écus pistolets unique dans l’histoire monétaire de la République. Il est possible que cette frappe en or soit la conséquence matérielle de l’enthousiasme du maître de Monnaie provoqué par l’arrivée de nouvelles machines pour battre monnaie. Les archives ne nous permettent pas de savoir avec précision à quelle date de telles machines ont pu être acquises par l’atelier genevois. Les historiens savent qu’en 1561, Henri Savoie avait demandé au Conseil l’autorisation de s’équiper d’un moulin à monnaies, c’est-à-dire d’un laminoir qui permet de travailler plus rapidement, mais la réponse des autorités ne nous est pas parvenue. Il semble cependant indéniable qu’à la fin du XVIe siècle, les moyens techniques à disposition de l’atelier monétaire genevois ont permis la réalisation de différents essais ou pieds-forts et que cette production, fort rare, nous offre quelques-unes des monnaies les plus remarquables de l’histoire monétaire de notre ville.