Sicile - Catane. Tétradrachme d'argent signé par Héracleidas, vers 405 av. J.-C. Tête laurée d'Apollon de face, légèrement tournée vers la gauche, les cheveux flottant au vent; la signature du graveur HPAKΛE(IΔAΣ) à droite en petites lettres / Quadrige au galop à gauche, une Victoire volant au-dessus et couronnant l'aurige. KATANAIΩN et un poisson de type mulet nageant à gauche à l'exergue. 17,05g. Basel 338 (mêmes coins); Gulbenkian 192 (mêmes coins); Rizzo pls. 14, 11 et 16, 3 (mêmes coins); SNG Loyd 902 (mêmes coins).

Exemplaire provenant de la collection Thyssen-Kaplan, vente NGSA 9 (14 décembre 2015) 9 et des ventes Leu 72 (12 mai 1998) 74 et Tkalec (23 octobre 1992) 36.

Grading/Status: Une monnaie d'une grande élégance. Superbe.

Notes
Ce tétradrachme fait partie du groupe extrêmement restreint des monnaies antiques à porter le nom de l’artiste ayant produit les coins. Il répond à deux chefs-d’œuvre syracusains de peu antérieurs : le portrait de face d’Athéna gravé par Eucleidas vers 410 avant J.-C. et le portrait de face de la nymphe Aréthuse gravé par Kimon cinq ans plus tard. Alors que le thème du quadrige figure habituellement à l’avers des monnaies siciliennes, Héracleidas a choisi de le reléguer au revers pour donner une pleine puissance à son portrait d’Apollon. Ce choix en dit long sur la liberté dont jouissaient les artistes grecs de l’époque. Le portrait, pratiquement de face, égale en virtuosité les plus belles œuvres de Syracuse. Non seulement la jeunesse et la beauté d’Apollon sont parfaitement rendues, mais l’ensemble dégage une aura solaire qui permet d’identifier instinctivement le jeune dieu. Le revers comporte lui aussi un élément témoignant du talent de l’artiste. Les chevaux de l’attelage semblent prêts à s’emballer. L’aurige est crispé sur les rênes et tente d’éviter la catastrophe imminente. Un véritable instantané d’une course réellement vue par l’artiste. Cet événement a duré un quart de seconde… il y a 2400 ans.